Lauzerte-Arcades de la place |
Je viens en effet de rejoindre le GR 65, voie du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle, pour atteindre demain le but de mon périple 2011 : Moissac, ce lieu d'où j'étais parti en 2009 pour Santiago de Compostela.
Déjà sollicité pour transformer ma condition de pèlerin en celle d'hospitalier dès le lendemain de mon arrivée. Je vais en effet rester quelques jours. Sans doute jusqu'à la fin de semaine, avant de remonter par des moyens ferroviares retrouver ma voiture et les habitudes de la société de consommation... Mais chaque périple change la façon de voir les choses et chaque périple apporte sa touche au point de vue que l'on a sur le tableau visible de cette société un peu folle (il faut bien le dire et je ne me prive pas de le dire, voire de le répéter)
Ici dans ce gîte, je veux dire "vrai gîte" de pèlerins, avec son flot de va et vient, des portes qui s'ouvrent et se ferment sur des visages tantôt fatigués, tantôt sérieux, tantôt à la mine réjouie.
Demain sera bouclée ma route Boutavent - Santiago, même si elle fut inversée. Le temps et l'espace, en effet, n'ont que peu d'emprise lorsque l'on pratique cet expérience qu'est le "Camino". Il s'adapte au parcours et à la chronologie que l'on souhaite lui donner. Je me souviens de 2008, ultime étape de mon premier Camino, entre Astorga et Santiago, où l'arrivée en train à la gare d'où j'étais reparti deux ans plus tôt se fit avec un glissement insensible de l'espace et du temps, ayant à ce moment la très forte impression d'avoir quitté la veille seulement cette ville quittée pourtant 2 ans auparavant.
Mon prochain projet sera donc maintenant de revenir de cet aller "au bout de soi". Effectuant cette fois en deux années ou trois, le chemin depuis Santiago et revenant vers le point de départ. L'expérience sera totalement différente. Chaque pèlerin rencontré alors ne sera vu qu'au gîte du soir ou croisé lors de la marche de la journée : moment privilégié pour échanger quelques impression ou quelque information utile à l'un ou à l'autre. Expérience ô combien salutaire au détachement, car dans ces Caminos successifs les pèlerins rencontrés deviennent vite des amis inséparables, tant le vécu des uns et des autres, fort semblable, entre ici en symbiose, facilitant ainsi l'attachement. A contrario le retour cède moins de place à cet attachement, mais plutôt au cumul des expériences échangées.
à suivre...