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jeudi 27 novembre 2008

Accueil d’un pèlerin

Cher ami pèlerin,

J’ai bien reçu votre courrier, aux bons soins de Madame F. de Beauvais.

J’ai beaucoup apprécié de recevoir « un pèlerin en chemin vers Compostelle » dans mon humble maison. C’était pour moi une étape supplémentaire sur mon chemin intérieur et un baume avant de partir faire, seul, mon ultime étape 2008 de ces 1500kms commencés, il y a bien longtemps en 2002 avec un groupe de Beauvais.

Si je peux me permettre quelques conseils pragmatiques collectés au cours de mon chemin terminé fin mai, (et qui sont dispensés notamment au Carmel de Moissac), en rapport avec vos difficultés rencontrées. Pour une base fiable afin de réaliser un chemin sans encombre il y a quatre règles essentielles :
- Porter un sac qui ne dépasse pas le 1/10 de votre poids (c’est très difficile à respecter mais indispensable pour que le dos tienne jusqu’à l’arrivée. Votre sac de 18kgs étaient vraiment trop lourd.
- Boire suffisamment et avant de commencer à marcher le matin et de surcroît par temps chaud. Boire ensuite fréquemment (ne pas attendre d’avoir soif). Les tendons sont en effet très sensibles au manque d’eau.
- Ne jamais réaliser plus de deux jours consécutifs de 35kms ou plus. Au besoin prévoir des jours de repos à intervalle régulier.
- Marcher pendant la montée de l’énergie de la terre entre le lever du soleil et le zénith (14h en été). Les heures de marches après la descente du soleil épuisent beaucoup plus.

Humblement, si je peux encore me permettre : Je vous recommande l’excellent livre du Dr Dransart « La Maladie cherche à me guérir » qui conduit sur le chemin de la compréhension de ses douleurs ou de ses maladies (maladie=ce qu’on a du mal à dire). J’ai moi-même eu une sévère « cruralgie » en 2006 (inflammation du nerf crurale, comme la sciatique L4/L5 mais une vertèbre au dessus (L3/L4). Après un traitement anti-douleur indispensable, j’ai étudié le livre du Dr Dransart et ai compris les raisons psychosomatiques qui avaient créé ce blocage paralysant (2mois1/2 avec des béquilles). En quelques semaines tout est rentré dans l’ordre et depuis tout va bien, alors que le corps médical envisageait de m’opérer et souder deux vertèbres, ce que j’ai refusé. J’ai fini le chemin cette année avec un sac, encore un peu lourd (12kgs). Chaque douleur est en effet l’expression de l’inconscient pour exprimer ce que le conscient ne peux ou ne veux pas voir ou entendre. Je ne m’étends pas d’avantage sur ce sujet, la lecture de ce livre est bien plus éloquente que ce que je pourrai en dire.

Étant à la retraite depuis juillet dernier, je repars pour Santiago en mai prochain pour un Camino en une seule étape. En effet, le chemin de Compostelle que je viens de terminer s’est passé en 7 années, compte tenu de mes impératifs de travail, et je souhaite refaire l’expérience d’une marche vers Santiago. Cette fois encore au départ du Puy, ou peut être au départ de ma maison si je le peux. C’est du moins mon projet, mais je dois, bien sûr, garder la dose d’humilité nécessaire pour écouter mon corps, et ne pas me croire plus fort que je ne le suis en réalité. (Même si 80% du Chemin commence par l’auto persuasion sur sa capacité à le réaliser, à se réaliser).

Je crois, comme vous le dites, que quand on a goûté à l’Esprit du Camino, « à sa richesse », on a envie de partir de nouveau et qu’à partir de ce moment la vie entière est changée. Le Camino est un véritable chemin initiatique qui nous renvoi par la suite à notre propre chemin intérieur…

Bon chemin
Cordialement

Gilles

vendredi 11 juillet 2008

Retraite

Passage

Des clairons, l’heure de la retraite, sonnèrent,
Pensais-je : Toutes ces années, qu’un instant ne durèrent,
Quarante ans dépassés ! Ce qui me reste à faire,
Me prendra bien… cent ans ! Depuis déjà longtemps,
Comme chacun d’entre nous, je pensais que le temps
N’avançait que pour d’autres… Chez moi prenait son temps.
Mais mon identité, me prouvait le contraire.

Je vais donc me hâter, et apprendre encore plus,
Que ma tête oubliera ces quarante ans, ou plus.
Où l’essentiel reste, ce contact des âges.
Ma mémoire en tiendra vos souriants visages…

Qu’on soit d’ici ou là, partout où l’on s’élance,
On peut dire que le temps nous laisse bien des chances.
Pour forger qui l’on est, à devenir Sage,
Il n’est point nécessaire, d’être comme une image !

Je m’en vais donc ailleurs et par des autres voies,
Rencontrer d’autres gens, bâtir des amitiés,
Et poursuivre ma route… Mais encore parfois,
Rassasier mon égo, à votre aimable proximité.
Gilles L.

mardi 27 mai 2008

Santiago atteint !

Mon Chemin … Suite…
Hé bien ! Ça y est… C’était pas si compliqué…
Pour les pieds, les jambes, la tête, les auberges à eau froide, les pèlerins ronfleurs, les marcheurs qui dépassent, vous laissent sans jambes, et que vous retrouvez plus loin… Ceux que vous dépassez et qui vous rattrappent ensuite… Ceux qui marchent seuls… Ceux qui marchent toujours en groupe… Les tortillas et le café con leché de la matinée… El servesas de l’arrivée… Et puis nous au mileu de tout ça… Construisant notre bulle… Tantôt ouvert à toutes les éventualités du chemin… Tantôt rassuré par un visage retrouvé…

Il y avait beaucoup de différences entre chacun, mais tous allaient chercher quelque chose qu’ils ne savaient pas devoir y découvrir… Et tous savaient bien qu’ils devaient y aller…
La bulle est solide… Elle s’est renforcée tout au long du chemin… Il va falloir en sortir… Inutile d’y rester… Elle n’était pas là pour ça… Le temps du retour elle va s’effriter doucement, comme une bulle de savon… Mais les regards sont changés… On parle autrement… On ne ressens plus les choses de la même façon… Tout est bien pareil et pourtant différent…
La fin du Camino est le début d’un tout autre chemin… Le sien… Intérieur… On l’échange un peu avec ses compagnons de route… Mais le plus intime reste encore un peu caché… On s’émeut, on s’étreint, car les mots n’existent pas encore… Il faut les réinventer… Les expliquer, les traduire pour les autres…
La porte ouverte à Santiago est entrouverte…
Qu’importe si la porte n’est pas grande ouverte, on y voit déjà le jour, il suffit de pousser encore un peu les lourds battants, pour pouvoir enfin se faufiler au-dedans… au-dedans de nous même… Faire le ménage…

Et puis on le referait bien encore ce chemin… Si dur, si doux, si froid, si chaud, si beau, si mal aisé, si facile, tout à tour…

Pourquoi donc ???
Gilles
à suivre

samedi 19 avril 2008

Ultime périple

Chemin vers Saint Jacques de Compostelle
Du Puy en Velay à Santiago de Compostela – 1600Kms
Cette année c’est le dernier périple, alors que le groupe continue son Camino en partant de Molinaseca, le mien repart d’Astorga où je suis arrivé en 2006, nous arriverons, ô hasard, presque ensemble (le 24 pour le groupe et le 23 pour moi-même), à Santiago pour prolonger ensuite jusqu’à Fistera. Nous nous retrouverons donc entre ces deux points.J’arrive à Fistera le 26 mai 2008 au soir, jour de l’anniversaire de ma petite allemande Albertine, que j’avais rencontré à Moissac quatre années auparavant. Une bien belle date pour arriver…Ce Camino achevé, je reviendrai en août, à Moissac pour faire de l’accueil, là même où j’avais été accueilli quelques années auparavant, puis de la réflexologie pour redonner tout le bien être que j’avais reçu, puis enfin un stage de perfectionnement dans ce domaine et d’apprentissage dans d’autres, afin de parfaire d’avantage ce que je peux modestement apporter pour tendre la main à ceux qui le demande.
Rendez-vous donc en juin pour un témoignage qui sera sûrement encore bien riche de rencontres…

Gilles
à suivre...