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vendredi 6 janvier 2006

Reflexions

Chemin vers Saint Jacques de Compostelle

Du Puy en Velay à Santiago de Compostela – 1600Kms
Mon Chemin
Je vous livre ici… En vrac… Quelques éléments de réflexions que j’ai pu tirer de l’expérience du chemin réalisé jusqu’ici (900Kms de Puy en Velay à Pampelune)… Même s’il me reste encore 700Kms à parcourir (Pampelune – Santiago), que je pense couvrir dans les deux ans (mais peut être trois selon les possibilités du travail et des autres activités).
Quelques éléments de réflexions toutes personnelles, mais qui peuvent à l’occasion, éclairer certain autres désireux d’entreprendre ce long périple utile à toute la Vie…
Comment exprimer pour les autres ce que ressent le marcheur… C’est une recherche de son propre chemin intérieur… Chaque pèlerin étant unique… Il n’y a pas de recette de ce que l’on va trouver… Encore moins de recette à donner… Mais se lancer sur ce chemin à la quête de Soi est une expérience que rien n’égale, et qu’il est bien sûr préférable de faire quand les jambes le permettent encore.
Beaucoup de gens partent faire ce chemin une fois à la retraite, car les enfants sont “casés”, les activités professionnelles derrière soi… C’est une heureuse solution pour préparer à une période de la vie propice à la réflexion.
Certains profitent d’une période difficile (chômage) ou prennent un congé sans solde « une année sabbatique »(il faut évidemment prévoir la dépense longtemps d’avance).
D’autres effectuent le parcours en plusieurs années pour ainsi allier travail et chemin. C’est ce que nous faisons nous-même.
Mais également aujourd’hui, beaucoup de jeunes profitent d’une année après la “BAC” pour entreprendre cette quête personnelle avant d’entreprendre les études supérieures puis la vie active… Nous avons eu la chance d’en rencontrer beaucoup et c’est un germe d’espoir exceptionnel que de voir tous ces jeunes s’y prendre si tôt pour chercher, trouver l’essentiel de leur Vie. Nous y avons rencontrer des pélerins de tous pays… Allemagne, Canada, Etats Unis, Pays Bas, République Tchèque, Belgique… Et bien d’autres…
Bien malin est celui qui pourrait dire que telle façon de faire le chemin est meilleure qu’une autre et de croire savoir ce que vit l’autre dans son fort intérieur parce qu’il ne fait pas comme “les autres”… C’est un engagement, une démarche, une aventure personnelle… Que chacun vit à son ryhtme…
J’ai eu la chance de pouvoir éprouver les deux façons de pratiquer le chemin. Notre groupe comptant des éléments à la retraite, d’autres en activité nous avions choisi d’effectuer le parcours en plusieurs années. Parti en 2002 puis 2003 avec une équipe de l’Oise, regroupée en association à l’initiative de membres originaires de Lozère, nous faisons chaque mois de l’année une marche, disons d’entraînement ; ce qui permet de garder le contact et renforcer des relations d’amitié ainsi qu’un échange d’expériences non négligeable.
Un léger ennui de santé, m’ayant obligé en 2004 de différer mon départ de quelques mois… Je partais en compagnie de ma fille cadette, équipés d’un sac à dos, d’un solide bâton d’appui, de chaussures et vêtements à peu près adéquate… Nous voilà partis à deux cette fois… Puis à trois par une rencontre assez exceptionnelle entre Moissac et Aire sur l’Adour, dont l’amitié née de cette rencontre et les échanges d ‘expériences encore deux ans après (entre personnes, puis entre familles car l’importance de ce chemin met toute la famille en émoi) permet de mesurer l’importance cachée qu’une simple rencontre peut susciter chez l’une comme chez l’autre des personnes qui se croisent là où rien ne pouvait le présager, mais où tout semble pourtant écrit.

Le parcours tout seul demande plus d’attention, car il y a tout de même quelques pièges à éviter… Erreur de chemin qui rallonge et risque de voir le soir tomber sans abris… Certains endroits sur le chemin sont un peu périlleux. Une simple cheville tordue peut prendre des proportions importantes si vous êtes isolé au milieu de l’Aubrac ou sur la Meseta.
Le parcours à deux, voire trois, semble un bon compromis bien parce qu’il mélange l’échange possible pour confronter les expériences, le silence et la disponibilité à la rencontre des autres… Ce que permet peu la marche en groupe s’il est un peu important (Ne pas devancer le groupe, ne pas faire attendre les autres…)
Partir avec le coeur ouvert comme un enfant qui découvre le monde, et chaque jour un peu plus, laisser de coté ses préoccupations, laisser tomber ses à priori, ses certitudes, ses peurs du lendemain, de l’inconnu…
Ne pas oublier de noter ses réflexions chaque jour… Des années après on est heureux de les retrouver et les sentiments liés aux situations qui les ont suscités vous reviendont en même temps que le souvenir de ces moments importants.
A suivre…

…”Ils sont des milliers, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, riches et pauvres, croyants et même athées, à partir chaque année, sur les routes qui mènent à la cité de l’apôtre. “http://perso.wanadoo.fr/nvf/accueil.htm


…” Les nouveaux pèlerins de Compostelle sont des quêteurs d’absolu, à l’affût de trouver du sens à des vies encombrées .”
…” Plus encore que le lieu saint vers lequel ils dirigent leurs pas, leur importe la route sur laquelle ils éprouvent leur corps et leur solitude. Ils présentent que le marcheur y est face à lui même et parfois face à l’Autre.”
…”Ils savent que la marche est un moyen sûr quand il s’agit de parvenir
au dévoilement de l’essentiel.”

Jean-Claude Petit / La vie – hors série N°6



Pour moi le parcours en groupe est rassurant quant à l’organisation du chemin, la sécurité du groupe, le coté agréable de la compagnie d’amis connus… Mais au risque de marcher pour marcher si l’on n’y prend garde… Attention je ne porte aucun jugement de valeur et la découverte des mêmes choses en groupe permet aussi l’échange immédiat avec l’un puis avec l’autre…
Gilles

mercredi 4 janvier 2006

Petites étoiles

Pour Soso et Chacha

Il y a peu de temps, il y a quelque année,
Eclairant tout à coup notre ciel étoilé,
Deux étoiles jolies nous étaient arrivées,
Lumineuses en dessous de notre voie lactée.

L’une était comme un “S”, et l’autre comme un “C”,
Deux étoiles étranges, qui se sont rencontrés,
Au hasard de leur vie, de pays étrangers,
On peut les regarder, sans jamais se lasser…

Et puis de jour en jour, elles vont encore briller,
Seront toujours plus belles au fil des années,
Et l’on peut même croire, dire sans se tromper,
Qu’elle dureront l’éternité…
Gilou

jeudi 1 septembre 2005

Moissac-Carmel

Chers hôtes des pèlerins de Saint Jacques, Bonjour,

Je souhaitais vous appeler au téléphone, mais je me ravise, car à cette heure il arrive encore des pèlerins et je ne voudrais pas monopoliser une ligne téléphonique, si utile quand on est sur le chemin et que l’on cherche un gîte pour la nuit.

Il y a juste un an aujourd’hui, le 1er septembre 2004 vers 18h, jour de la St Gilles; j’arrivais exténué, sous un sac trop lourd, à votre centre d’accueil, pas encore habitué à la chaleur, pour moi qui habite bien plus haut, dans le nord de notre beau pays.

Trois signes que je vous expose brièvement m’ont gravé en mémoire cet endroit privilégié que je ne pourrai dorénavant oublier…

Premier :
L’amabilité de l’accueil me toucha beaucoup, sympathique et réconfortant. Ce fut pour moi et ma fille qui m’accompagnait un moment inoubliable. Un premier verre d’eau servi avec un sourire… C’était deux sourires en même temps, un pour le corps et un pour l’âme. Tout était parfait pour un repos nécessaire au corps et à l’âme, dans une ville que l’on traverse sans la connaître, sinon de nom, avant de reprendre le chemin le jour suivant.

Deuxième :
Nous avions eu la joie de rencontrer dans la cour (au centre de laquelle un calvaire est dressé), près de l’accueil, une jeune Allemande un peu plus jeune que ma fille, et qui avait un sourire si “angélique”, qu’il ne pouvait cacher sa lumière intérieure.
Nous l’avons de nouveau rencontré le lendemain, le long du grand canal. Elle était, comme nous, en chemin vers St Jacques, mais nous ne faisions que Cahors Aire sur l’Adour pour cette année là. Elle est, depuis devenue une véritable amie de la famille. Nous avons marché ensemble 10 jours, puis à son retour de Santiago, elle a souhaiter nous rendre visite. Elle arriva chez nous le jour de sa fête (St Albertine). Nous avons aussi été invité en Allemagne. C’est une quatrième fille adoptive, pour moi, qui en avait déjà trois plus âgées.

Troisième :
Vous proposiez lors de l’accueil, le service d’un réflexologue. Exténué que j’étais ce soir là ma fille me poussa un peu à accepter cette “douceur” inattendue. Je goûtais là aux bénéfices d’une discipline que j’ignorais. Un homme fort aimable et tout attentif aux petits maux des pèlerins. La remise en forme n’est pas vain mot, mais le plus est évidemment qu’aucun tarif n’est demandé au pèlerin, qui peut toutefois, heureusement, laisser une obole de son choix. Je vis là en un instant, comme une évidence, ce que j’aimerai faire du reste de ma vie.

Conclusion :
Etant dans trois ans à la retraite, je voyais comme un enchaînement à toutes mes recherches de chemin intérieur et d’utilité aux autres, ce qui pourrait devenir mes années à venir. Je décidais donc en rentrant de mon périple 2004, d’apprendre cette discipline et venir sur le chemin dès que ma formation serait suffisamment avancée; sans doute vers 2008.
Passer de mai à septembre à soulager, à ma mesure, gratuitement bien sûr, les petits ou les grands maux,
Lors du mariage de ma fille (celle qui marchait avec moi depuis 3 années) je fis la connaissance d’une réflexologue qui habite près de chez moi… Rendez-vous est pris pour les cours. J’ai aussi trouvé sur Internet une école à Lille… Bref tout se met en place. Chaque chose à sa place, chaque chose en son temps… Comme si tout est écrit… Qu’il ne nous reste plus qu’à dire oui et avancer.
Je ne sais pas encore où et comment la providence me proposera de servir, mais j’en verrai les signes assurément.

J’ai omis de dire que le prêtre de notre petite paroisse, venait d’être nommé à notre point d’arrivée (Aire sur l’Adour). Ce fut une joie de se retrouver. Nous l’avons revu d’ailleurs cette année pour notre départ 2005 (Aire sur l’Adour Pampelune).

Mille excuses pour la longueur, mais c’est si bon de dire la richesse de l’amour que l’on reçoit sur le chemin. Cent fois, mille fois, ce que l’on donne…
Gilles, un pèlerin 2004