Du Puy en Velay à Santiago de Compostela – 1600Kms
Mon Chemin
Je vous livre ici… En vrac… Quelques éléments de réflexions que j’ai pu tirer de l’expérience du chemin réalisé jusqu’ici (900Kms de Puy en Velay à Pampelune)… Même s’il me reste encore 700Kms à parcourir (Pampelune – Santiago), que je pense couvrir dans les deux ans (mais peut être trois selon les possibilités du travail et des autres activités).
Quelques éléments de réflexions toutes personnelles, mais qui peuvent à l’occasion, éclairer certain autres désireux d’entreprendre ce long périple utile à toute la Vie…
Comment exprimer pour les autres ce que ressent le marcheur… C’est une recherche de son propre chemin intérieur… Chaque pèlerin étant unique… Il n’y a pas de recette de ce que l’on va trouver… Encore moins de recette à donner… Mais se lancer sur ce chemin à la quête de Soi est une expérience que rien n’égale, et qu’il est bien sûr préférable de faire quand les jambes le permettent encore.
Beaucoup de gens partent faire ce chemin une fois à la retraite, car les enfants sont “casés”, les activités professionnelles derrière soi… C’est une heureuse solution pour préparer à une période de la vie propice à la réflexion.
Certains profitent d’une période difficile (chômage) ou prennent un congé sans solde « une année sabbatique »(il faut évidemment prévoir la dépense longtemps d’avance).
D’autres effectuent le parcours en plusieurs années pour ainsi allier travail et chemin. C’est ce que nous faisons nous-même.
Mais également aujourd’hui, beaucoup de jeunes profitent d’une année après la “BAC” pour entreprendre cette quête personnelle avant d’entreprendre les études supérieures puis la vie active… Nous avons eu la chance d’en rencontrer beaucoup et c’est un germe d’espoir exceptionnel que de voir tous ces jeunes s’y prendre si tôt pour chercher, trouver l’essentiel de leur Vie. Nous y avons rencontrer des pélerins de tous pays… Allemagne, Canada, Etats Unis, Pays Bas, République Tchèque, Belgique… Et bien d’autres…
Bien malin est celui qui pourrait dire que telle façon de faire le chemin est meilleure qu’une autre et de croire savoir ce que vit l’autre dans son fort intérieur parce qu’il ne fait pas comme “les autres”… C’est un engagement, une démarche, une aventure personnelle… Que chacun vit à son ryhtme…
J’ai eu la chance de pouvoir éprouver les deux façons de pratiquer le chemin. Notre groupe comptant des éléments à la retraite, d’autres en activité nous avions choisi d’effectuer le parcours en plusieurs années. Parti en 2002 puis 2003 avec une équipe de l’Oise, regroupée en association à l’initiative de membres originaires de Lozère, nous faisons chaque mois de l’année une marche, disons d’entraînement ; ce qui permet de garder le contact et renforcer des relations d’amitié ainsi qu’un échange d’expériences non négligeable.
Un léger ennui de santé, m’ayant obligé en 2004 de différer mon départ de quelques mois… Je partais en compagnie de ma fille cadette, équipés d’un sac à dos, d’un solide bâton d’appui, de chaussures et vêtements à peu près adéquate… Nous voilà partis à deux cette fois… Puis à trois par une rencontre assez exceptionnelle entre Moissac et Aire sur l’Adour, dont l’amitié née de cette rencontre et les échanges d ‘expériences encore deux ans après (entre personnes, puis entre familles car l’importance de ce chemin met toute la famille en émoi) permet de mesurer l’importance cachée qu’une simple rencontre peut susciter chez l’une comme chez l’autre des personnes qui se croisent là où rien ne pouvait le présager, mais où tout semble pourtant écrit.
Le parcours tout seul demande plus d’attention, car il y a tout de même quelques pièges à éviter… Erreur de chemin qui rallonge et risque de voir le soir tomber sans abris… Certains endroits sur le chemin sont un peu périlleux. Une simple cheville tordue peut prendre des proportions importantes si vous êtes isolé au milieu de l’Aubrac ou sur la Meseta.
Le parcours à deux, voire trois, semble un bon compromis bien parce qu’il mélange l’échange possible pour confronter les expériences, le silence et la disponibilité à la rencontre des autres… Ce que permet peu la marche en groupe s’il est un peu important (Ne pas devancer le groupe, ne pas faire attendre les autres…)
Partir avec le coeur ouvert comme un enfant qui découvre le monde, et chaque jour un peu plus, laisser de coté ses préoccupations, laisser tomber ses à priori, ses certitudes, ses peurs du lendemain, de l’inconnu…
Ne pas oublier de noter ses réflexions chaque jour… Des années après on est heureux de les retrouver et les sentiments liés aux situations qui les ont suscités vous reviendont en même temps que le souvenir de ces moments importants.
A suivre…
…”Ils sont des milliers, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, riches et pauvres, croyants et même athées, à partir chaque année, sur les routes qui mènent à la cité de l’apôtre. “http://perso.wanadoo.fr/nvf/accueil.htm
…” Les nouveaux pèlerins de Compostelle sont des quêteurs d’absolu, à l’affût de trouver du sens à des vies encombrées .”
…” Plus encore que le lieu saint vers lequel ils dirigent leurs pas, leur importe la route sur laquelle ils éprouvent leur corps et leur solitude. Ils présentent que le marcheur y est face à lui même et parfois face à l’Autre.”
…”Ils savent que la marche est un moyen sûr quand il s’agit de parvenir
au dévoilement de l’essentiel.”
Jean-Claude Petit / La vie – hors série N°6
Pour moi le parcours en groupe est rassurant quant à l’organisation du chemin, la sécurité du groupe, le coté agréable de la compagnie d’amis connus… Mais au risque de marcher pour marcher si l’on n’y prend garde… Attention je ne porte aucun jugement de valeur et la découverte des mêmes choses en groupe permet aussi l’échange immédiat avec l’un puis avec l’autre…
Gilles